Faire le choix de la classe préparatoire

By 18 avril 2018Fiche

Challenges & Bénéfices.
par Didier Pierre
Professeur de Mathématiques

Prépa BCPST Ecole Saint-Hilaire Paris

« Apprendre, c’est investir du désir dans un objet de savoir ». Freud.

Au fil des décennies, traversant les différentes réformes de l’Education, les changements de programme, les nouvelles filières,  la « prépa »  demeure, qu’on le veuille ou non,  la « voie royale», celle qui mène aux Grandes Ecoles, fleurons de l’enseignement supérieur français et dont la réputation est croissante, en France comme à l’étranger.

Il faut néanmoins prendre conscience de ce que de telles études impliquent pour pouvoir s’y investir en toute connaissance de cause. C’est à cette condition seulement qu’on pourra y réussir.

Opter pour  une « prépa » n’est pas un acte neutre. C’est un engagement fort :

  • vis à vis de soi-même et de son entourage familial
  • mais aussi vis-à-vis de la structure scolaire qui l’accueille, en particulier ses professeurs, ceux qui vont l’accompagner durant plusieurs années.

Cette décision, mûrement réfléchie, ne doit, lorsqu’elle est prise, souffrir d’aucune remise en question. L’investissement devra être total, sans concessions. Pas de demi-mesure, il faudra travailler sans relâche, sans se retourner, s’interdire les « je m’y mets après les vacances »…

Disons le haut et fort : « En classe prépa, les choses très sérieuses commencent ».

La prépa constitue une véritable marche, un obstacle qu’il va être difficile de franchir. Et, si un bac S obtenu sans trop de difficultés sanctionne une certaine aisance et traduit des capacités indéniables, il ne saurait en rien être un gage de réussite en prépa. L’enseignement au lycée est devenu hélas au fil du temps moins exigeant, moins orienté sur la théorie et les savoirs, et plus vers les savoir-faire et l’applicatif. En revanche, et même si on y trouve de récentes modifications, un inévitable mouvement vers plus d’application des contenus – présence de l’ordinateur, algorithmique etc.-, les programmes des classes préparatoires restent rigoureusement structurés autour de concepts théoriques qui exigent un travail approfondi.

Le choc est donc rude pour l’élève : on attend de lui qu’il travaille beaucoup plus et surtout beaucoup mieux qu’au lycée. On exige de lui une parfaite maitrise du cours, et une restitution ordonnée et argumentée des connaissances, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.

 

CONSEILS POUR RÉUSSIR SA PRÉPA BCPST

  1. Une hygiène de vie irréprochable.
  • Dormir bien sûr, régulièrement et suffisamment.
  • Mettre sa vie sociale «entre parenthèses».
  1. Savoir travailler.
  • Travailler beaucoup et trouver son propre rythme, savoir à quel moment on est efficace.
  • Découvrir ses points forts et les utiliser au maximum.
  • Travailler ses points faibles.
  • Travailler dès le départ et régulièrement, tous les jours, sans à-coups. Une prépa est une épreuve de longue haleine.
  • Il est contre-productif de travailler dans l’urgence. C’est dans l’acquisition régulière et incrémentale des connaissances qu’on se construit un véritable corpus de savoirs, cohérent et complet, à la hauteur des exigences des concours.
  • Travailler intelligemment. C’est au cours des années de prépa qu’on apprend à apprendre, en s’appropriant les connaissances, en s’efforçant de maitriser, de comprendre, pour mieux apprendre. Comprendre un cours, un enseignement, c’est donner du sens, de la cohérence à un ensemble de savoirs, les connecter entre eux, les questionner comme on questionne un concept, pour lui faire dire tout ce qu’il a à dire.
  1. Les professeurs, des alliés

Quels que soient les rapports qu’on a entretenu avec ses professeurs du secondaire, parfois conflictuels, souvent restreints au strict cadre de la classe, les choses changent en prépa. Maturité oblige, l’étudiant de prépa s’aperçoit que l’équipe pédagogique qui l’entoure est avant tout un soutien, et le prof un allié.

  • L’école propose un cadre de travail et de vie scolaire et péri-scolaire.
  • Les enseignants sont à l’écoute, à la disposition de chacun, disponibles pendant les cours, à l’occasion d’un inter-classe, et joignables le plus souvent via un blog, le courrier électronique etc.
  • Professeurs et élèves sont embarqués sur le même navire, la réussite des uns est conditionnée au succès des autres. Cette disponibilité de tous les instants, privilège des prépas, est une chance qu’il faut absolument savoir saisir.
  1. Savoir travailler avec les autres

Le concours est individuel, mais l’apprentissage est plus performant en groupe. Le travail à plusieurs est indispensable, et si il est nécessaire d’être seul et au calme pour apprendre, l’isolement systématique est rarement bénéfique.

Les échanges sont constructifs et participent de l’apprentissage. Il faut échanger, avec les professeurs évidemment, mais aussi avec les autres élèves, constituer des petits groupes de travail pour réfléchir, tester des idées, vérifier sa bonne maitrise d’un cours en l’exposant à d’autres. C’est en verbalisant une leçon, en la restituant avec ses propres mots, sa propre vision, qu’on s’aperçoit qu’on a réellement assimilé un cours.

 

UNE PRÉPA, POUR QUELS BÉNÉFICES ?

Pour l’étudiant, la prépa constitue souvent une véritable révolution. Il ne s’agit plus d’empiler des savoir-faire ponctuels, de « bachoter ». En prépa, on est en présence d’un corpus organisé de connaissances qu’il est illusoire d’essayer d’ingurgiter sans intelligence. Il faut se découvrir « intelligent », et, heureuse surprise, ça marche !

Bénéfice immédiat, bien avant les concours : l’intelligence désormais apprivoisée se développe naturellement, déploie ses ailes. Et elle en redemande ! On se surprend à vouloir en savoir plus, aller plus loin ; on essaie, on imagine, on croise les savoirs, on change de point de vue, on questionne les concepts.

Il est bien loin le temps du « à quoi ça sert ?  A quoi ça sert d’apprendre tout ça ?» question lancinante qui angoisse le collégien, le lycéen, et qui accessoirement irrite le professeur.

Alors qu’il y existe  en  prépa  une réponse tout faite (« à réussir les concours »), la question  subitement ne se pose plus, tombe d’elle même. En prépa, on apprend pour soi.

C’est  temps de la maturité, tout simplement.

Bénéfice intellectuel donc, mais bénéfice humain, également. Riche intellectuellement, la prépa se révèle riche humainement. Rien d’étonnant à cela. L’étudiant se construit, se découvre, découvre le monde et les autres. Tous les anciens  le diront : c’est en prépa que se construisent les amitiés solides, durables.

Les années de prépa : un temps d’authenticité, de découverte de soi et des autres, et de construction de bases solides pour une vie professionnelle et sociale réussie.

 

Une prépa, c’est à la fois un  fitness-center et une école de développement individuel: mise en forme intellectuelle, psychologique, bien être, épanouissement, apprentissage de la collectivité. Voilà le programme. Mais il faut jouer le jeu.

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