Challenges & Bénéfices.
par Didier Pierre
Professeur de Mathématiques
Prépa BCPST Ecole Saint-Hilaire Paris
Challenges & Bénéfices.
par Didier Pierre
Professeur de Mathématiques
Prépa BCPST Ecole Saint-Hilaire Paris
« Apprendre, c’est investir du désir dans un objet de savoir ». Freud.
Au fil des décennies, traversant les différentes réformes de l’Education, les changements de programme, les nouvelles filières, la « prépa » demeure, qu’on le veuille ou non, la « voie royale», celle qui mène aux Grandes Ecoles, fleurons de l’enseignement supérieur français et dont la réputation est croissante, en France comme à l’étranger.
Il faut néanmoins prendre conscience de ce que de telles études impliquent pour pouvoir s’y investir en toute connaissance de cause. C’est à cette condition seulement qu’on pourra y réussir.
Opter pour une « prépa » n’est pas un acte neutre. C’est un engagement fort :
Cette décision, mûrement réfléchie, ne doit, lorsqu’elle est prise, souffrir d’aucune remise en question. L’investissement devra être total, sans concessions. Pas de demi-mesure, il faudra travailler sans relâche, sans se retourner, s’interdire les « je m’y mets après les vacances »…
Disons le haut et fort : « En classe prépa, les choses très sérieuses commencent ».
La prépa constitue une véritable marche, un obstacle qu’il va être difficile de franchir. Et, si un bac S obtenu sans trop de difficultés sanctionne une certaine aisance et traduit des capacités indéniables, il ne saurait en rien être un gage de réussite en prépa. L’enseignement au lycée est devenu hélas au fil du temps moins exigeant, moins orienté sur la théorie et les savoirs, et plus vers les savoir-faire et l’applicatif. En revanche, et même si on y trouve de récentes modifications, un inévitable mouvement vers plus d’application des contenus – présence de l’ordinateur, algorithmique etc.-, les programmes des classes préparatoires restent rigoureusement structurés autour de concepts théoriques qui exigent un travail approfondi.
Le choc est donc rude pour l’élève : on attend de lui qu’il travaille beaucoup plus et surtout beaucoup mieux qu’au lycée. On exige de lui une parfaite maitrise du cours, et une restitution ordonnée et argumentée des connaissances, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral.
CONSEILS POUR RÉUSSIR SA PRÉPA BCPST
Quels que soient les rapports qu’on a entretenu avec ses professeurs du secondaire, parfois conflictuels, souvent restreints au strict cadre de la classe, les choses changent en prépa. Maturité oblige, l’étudiant de prépa s’aperçoit que l’équipe pédagogique qui l’entoure est avant tout un soutien, et le prof un allié.
Le concours est individuel, mais l’apprentissage est plus performant en groupe. Le travail à plusieurs est indispensable, et si il est nécessaire d’être seul et au calme pour apprendre, l’isolement systématique est rarement bénéfique.
Les échanges sont constructifs et participent de l’apprentissage. Il faut échanger, avec les professeurs évidemment, mais aussi avec les autres élèves, constituer des petits groupes de travail pour réfléchir, tester des idées, vérifier sa bonne maitrise d’un cours en l’exposant à d’autres. C’est en verbalisant une leçon, en la restituant avec ses propres mots, sa propre vision, qu’on s’aperçoit qu’on a réellement assimilé un cours.
UNE PRÉPA, POUR QUELS BÉNÉFICES ?
Pour l’étudiant, la prépa constitue souvent une véritable révolution. Il ne s’agit plus d’empiler des savoir-faire ponctuels, de « bachoter ». En prépa, on est en présence d’un corpus organisé de connaissances qu’il est illusoire d’essayer d’ingurgiter sans intelligence. Il faut se découvrir « intelligent », et, heureuse surprise, ça marche !
Bénéfice immédiat, bien avant les concours : l’intelligence désormais apprivoisée se développe naturellement, déploie ses ailes. Et elle en redemande ! On se surprend à vouloir en savoir plus, aller plus loin ; on essaie, on imagine, on croise les savoirs, on change de point de vue, on questionne les concepts.
Il est bien loin le temps du « à quoi ça sert ? A quoi ça sert d’apprendre tout ça ?» question lancinante qui angoisse le collégien, le lycéen, et qui accessoirement irrite le professeur.
Alors qu’il y existe en prépa une réponse tout faite (« à réussir les concours »), la question subitement ne se pose plus, tombe d’elle même. En prépa, on apprend pour soi.
C’est temps de la maturité, tout simplement.
Bénéfice intellectuel donc, mais bénéfice humain, également. Riche intellectuellement, la prépa se révèle riche humainement. Rien d’étonnant à cela. L’étudiant se construit, se découvre, découvre le monde et les autres. Tous les anciens le diront : c’est en prépa que se construisent les amitiés solides, durables.
Les années de prépa : un temps d’authenticité, de découverte de soi et des autres, et de construction de bases solides pour une vie professionnelle et sociale réussie.
Une prépa, c’est à la fois un fitness-center et une école de développement individuel: mise en forme intellectuelle, psychologique, bien être, épanouissement, apprentissage de la collectivité. Voilà le programme. Mais il faut jouer le jeu.
Vétérinaire, souvent un rêve d’enfant
Vétérinaire est depuis longtemps un métier qui passionne beaucoup d’enfants, passionnés par les animaux, domestiques en particulier et rêvant de passer leur vie à s’occuper d’eux.
En creusant un peu, ils s’aperçoivent que les vétérinaires interviennent dans des contextes très différents : certains se sont spécialisés sur les animaux de fermes, de zoo ou encore dans les écuries de chevaux de course… d’autres gèrent des cheptels en Afrique, s’occupent des orangs outans de Sumatra ou travaillent à sauver et réintroduire des espèces en souffrance dans des zones naturelles protégées.
Mais ce qu’ils savent moins, c’est qu’avec les révolutions que connait la biologie, le vétérinaire, véritable leader de la filière est de plus en plus impliqué dans les problématiques d’environnement, d’agronomie ou encore de biotechs. Les grands laboratoires de recherche s’arrachent d’ailleurs ces profils aux compétences multiples.
Vétérinaire aujourd’hui : de médecin pour les animaux à ingénieur de la filière animale
Le vétérinaire, vu majoritairement comme « le médecin des animaux » est en effet aujourd’hui davantage un ingénieur spécialisé sur la production animale :
Notre sympathique médecin des animaux est en réalité un expert de haute volée ! Cela explique pourquoi l’accès aux Grandes Ecoles préparant à ce métier est si sélectif et pourquoi la préparation au si redoutable concours doit débuter très tôt, dès la classe de première S.
Passer du rêve à la réalité, en intégrant une des 4 Ecoles Nationales Vétérinaires (ENV)
Très réputées, ces ENV sont situées à Maison-Alfort, Lyon, Toulouse et Nantes. Elles recrutent sur concours à niveau Bac+2, principalement après une classe préparatoire BCPST principalement.
Les études y durent 5 ans et sont sanctionnées par un diplôme d’État de Docteur Vétérinaire (DEV). Outre un programme général, le parcours d’étude propose des spécialisations : par exemple, les animaux de compagnie, les équidés, la santé publique vétérinaire, la recherche ou encore l’industrie.
La prépa BCPST, voie royale pour intégrer une ENV.
En effet, 80% des élèves des Ecoles Nationales Vétérinaires proviennent de ces classes préparatoires.
Les deux années en prépa BCPST sont destinées à permettre aux étudiants d’acquérir les bases scientifiques indispensables pour réussir le concours des ENV. Tous les ans, 430 à 450 places sont ouvertes pour près de 3000 candidats. La sélection est donc très sévère, seuls ceux excellant dans toutes les matières, intégreront une ENV.
Être admis en prépa BCPST, nécessite donc d’être un excellent élève en terminale S, capable d’obtenir une mention bien ou très bien au bac.
D’autres concours permettent l’accès aux ENV en France, mais elles n’offrent que très peu de places (15% des places offertes par le concours A) : le concours B pour les titulaires d’une licence bio, le concours C, ouvert aux diplômés BTS ou DUT, ou le concours D, réservé aux étudiants en médecine, en pharmacie ou en odontologie (pas plus de 2 places disponible).
Attention au mirage des études vétérinaires à l’étranger !
Parfois effrayés par la difficulté de réussir véto à l’issue d’une prépa BCPST, certains étudiants optent pour une formation vétérinaire à l’étranger, car les études y seraient plus faciles. L’analyse approfondie de l’ensemble des formations vétérinaires dans le monde démontre pourtant que les cursus sont à peu près identiques.
Les étudiants français se trompent donc en imaginant que le niveau des études vétérinaires est plus accessible hors de France. Certes, le numérus clausus varie d’un pays à l’autre, tout comme le processus de sélection. Mais attention, une intégration semblant plus « ouverte » en première année, cache souvent un processus d’élimination rigoureux tout au long de la scolarité. C’est le cas en Belgique où, jusqu’à la dernière année d’étude, un élève peut être exclu de la filière véto ! On notera également que l’admission des français s’y fait … par tirage au sort !
Par ailleurs, les taux de redoublement en première année en Europe sont très dissuasifs… Ajoutons à cela les problèmes d’adaptation, de langue, de logement, les coûts de scolarité parfois exorbitants (Espagne) qui mettent les étudiants étrangers en situation inconfortables et le tableau sera assez complet des difficultés rencontrées.
La prépa BCPST reste donc la voie d’accès la plus adaptée pour intégrer les Ecoles Nationales Vétérinaires :